Privacy (part III) hidden

« PRIVACY, from private intimacy to urban intimacies »

part III, Hidden.
Photography
2011
(all images, 20x20cm)

© Arnaud Brihay

_upstate NY and around, so close to the Big City. It’s better to live hidden or…

JEUX D’INTIMITES/
GAMES OF INTIMACIES (English version at bottom of the page)

Par/by Juliette Nothomb

Le concept du photographe-voyeur est un consensus et, partant, un lieu commun ; cependant, chez Arnaud Brihay, ce voyeurisme est exacerbé sur le plan purement sensoriel : il sollicite le voir pour mieux inviter au regarder. Ses séries de photos au nom trompeur d’Intimité dévoilent en fait avec subtilité la petite part qu’inconsciemment, et ce malgré notre désir de nous cacher, nous abandonnons aux regards indiscrets, comme si la coupure totale d’avec le monde était tant physiquement que psychologiquement impossible.
Les Maisons cachées révèlent cette faille de notre aptitude à l’intimité, ces morceaux de toits ou de murs dissimulés tant bien que mal derrière le fragile secret des feuillages que l’automne soufflera, ne préservant alors que le maigre écran de quelques conifères. Qui sait vraiment regarder peut voir, et c’est à ce jeu que nous fait participer Arnaud Brihay, jeu de contraste entre, d’une part, celui de cache-cache naïf des cabins de L’Upstate New York, et de celui d’étalage théâtral, quasi stripteaseur, de la « grande cité qui ne dort jamais » d’autre part.
L’intimité dévoilée est fade ; l’intimité suggérée par Arnaud Brihay nous ouvre son potentiel de vision qu’il partage avec nous pour susciter dans nos imaginaires, par ses discrètes intrusions, une sensation physique de bien-être procuré par une envie de partager avec les habitants de ces maisons cette portion d’intimité que le photographe nous a révélée.

The concept of the photographer-voyeur is a consensus and thus a commonplace, but
to Arnaud Brihay, this voyeurism is exacerbated on a purely sensorial field: it requests to better see the invite to watch. His series of photographs with the misleading title of Privacy actually subtly reveal the small part that subconsciously, despite our desire to hide, we give up to prying eyes, as if the full cut from the world was both physically and psychologically impossible.
The Hidden Houses reveal this hidden flaw in our ability to privacy, these pieces of roofs or walls somehow hidden behind the delicate secret of foliage that autumn will blow, preserving only the meager screen of some conifers. Who knows really how to watch is able to see, and Arnaud Brihay is inviting us to participate to this game, interplay of contrasts between, on one hand, the naive hide-and-seek game of the Upstate New York cabins, and that of theatrical display, virtual stripper, the « great city that never sleeps » on the other hand.
The unveiled intimacy is insipid ; the intimacy suggested by Arnaud Brihay opens his potential of vision that he shares with us to create in our imaginations, by its discrete intrusions, a physical sensation of well-being provided by a desire to share with the inhabitants of these houses that portion of intimacy that the photographer has revealed to us.

Published:
Square Magazine, issue 3.2, july 2012

Exhibition:
Jeux d’Intimités, Larnoline, France, 2015